La mission d’une bonne protection solaire ? Protéger efficacement votre peau des méfaits du soleil. Pour cela, un critère : son indice de protection solaire. À condition de bien le choisir... Faut-il toujours opter pour l’indice le plus élevé ? Qu’apporte de plus une crème solaire SPF50 ? Démêlons le vrai du faux.
Quel indice de protection solaire choisir ?
Ecrit le 02.Jun.21 par Anne-Marie Gabelica — Mis à jour le 25.Aug.22
Les indices de protection solaire : quelles garanties ?
Déjà, savez-vous quelles informations apporte un indice de protection solaire ?
1. Les indices de protection solaire sont-ils les mêmes pour toutes les crèmes solaire ?
Oui : crème solaire visage ou lait solaire pour le corps, crème solaire bio ou conventionnelle, brume sèche ou huile solaire, baume solaire ou texture légère… tout cela ne change rien.
Un soin solaire n’est pas un cosmétique comme les autres. Extrêmement encadrés au niveau européen, les produits revendiquant une protection solaire doivent le prouver par un indice SPF, Sun Protection Factor ou FPS, Facteur de Protection solaire, mesuré par des laboratoires indépendants, selon des méthodes standardisées.
À indice de protection solaire égal, une crème solaire bébé apporte le même niveau de protection qu’un écran solaire adulte, un flacon acheté en parapharmacie qu’une lotion solaire de supermarché.
Idem pour les différents filtres solaires : les performances des crèmes solaires à écran minéral (dioxyde de titane ou oxyde de zinc) sont mesurées de la même façon que celles des soins solaires à filtres chimiques.
2. Toutes les gammes solaires offrent-elles une bonne protection anti-UV ?
Pas du tout ! A l’approche des beaux jours, les solaires envahissent catalogues ou rayons… dans une certaine confusion.
Activateurs de bronzage, prolongateurs, huiles bronzantes, autobronzants, après-soleil ne sont pas des soins de protection solaire. Même présentés comme soin après-solaire ou soin solaire réparateur.
Côté cosmétique naturelle, des beurres et huiles végétales ont une action anti-UV prouvée mais vous enduire de beurre de Karité ne constitue absolument pas une protection solaire suffisante. Il nous a fallu plus de 4 ans pour mettre au point notre filtre solaire végétal 100% d’origine naturelle…
Dans tous les cas, n’utilisez jamais un cosmétique comme protection solaire sans preuve d’un indice de protection solaire scientifiquement mesuré. Sur son flacon… mais pas forcément : vous ne trouverez pas d’indice SPF sur les packagings de nos soins solaires naturels oOlution. Pourquoi ? Parce que nous refusons d’utiliser les filtres minéraux ou chimiques imposés par la réglementation, néfastes pour la santé comme pour l’environnement. Pour cette raison, il nous est interdit d’y mentionner leurs niveaux de protection, pourtant mesurés par les mêmes laboratoires et selon les mêmes méthodes que tous les autres produits solaires autorisés…
3. Une bonne protection solaire = se protéger des coups de soleil ?
Oui : l’indice SPF est l’estimation, via des tests in vivo, du degré de protection offert par votre crème contre les rayons solaires UVB. Ceux dont on perçoit immédiatement les méfaits, via les coups de soleil.
Mais pas seulement ! Bien bronzer, ça n’est pas uniquement échapper aux coups de soleil. Sans en provoquer, les UVA qui pénètrent profondément jusqu’au derme n’en sont pas moins discrètement redoutables : le vieillissement cutané prématuré lié aux radicaux libres, c’est eux. Et tout comme les UVB, ils sont à l’origine de cancers de la peau, carcinomes et mélanomes.
C’est donc contre les UVA et les UVB que votre peau doit être protégée par une crème solaire à large spectre.
Comment vous en assurer ? Toute protection solaire revendiquant un indice SPF doit obligatoirement garantir une protection contre les UVA au minimum égale à son tiers (10 pour un SPF30) ainsi qu’une capacité à absorber les UVA (la longueur d’onde critique) égale ou supérieure à 370. Parfois, l’indice PPD qui évalue la protection contre les UVA via des tests in vitro est précisé.
Quel indice pour quelle protection solaire ?
Voilà pour la théorie. Mais que change concrètement une protection solaire SPF20, 30 ou 50 sur la plage ou en haut des pistes ?
1. Plus l’indice d’une crème solaire est élevé mieux elle protège la peau ?
Oui. La réglementation européenne classe les indices de protection solaire en 4 niveaux :
• Une protection faible correspond aux indices SPF 6 à 10.
Cela passe pour des produits cosmétiques revendiquant une protection anti-UV en bonus comme les crèmes teintées et fonds de teint, crèmes hydratantes, sticks à lèvres… même si on vous les déconseille fortement : leurs filtres UV posent de sérieux problèmes. En revanche, on oublie ces indices pour les produits solaires. Attention, certains produits type Monoï, huile sèche osent se dire protecteurs avec un SPF6 !
• Les crèmes SPF15 à 25 offrent une protection moyenne.
Ces indices sont adaptés à la protection au quotidien de peaux mates, déjà bronzées ou bronzant facilement avec un indice UV peu élevé (pour le connaître, consultez la météo).
• Les indices de protection élevée sont les SPF30 à SPF50.
Ils conviennent à la plupart des phototypes quand on s’expose au soleil.
• Les indices SPF50+ sont considérés comme de très haute protection.
Ils sont généralement conseillés en cas de très fort ensoleillement (Tropiques, haute montagne...) et aux peaux très sensibles au soleil, qui brûlent sans bronzer, intolérantes ou allergiques au soleil.
Mais cette typologie peut être trompeuse…
2. Indice très haute protection = peau parfaitement protégée ?
Non !
Bien sûr, choisir une protection solaire adaptée au niveau d’ensoleillement, aux conditions de votre exposition solaire et à votre type de peau est logique.
Les phototypes à peau claire avec de nombreuses taches de rousseur sont moins riches en mélanine : leur bouclier anti-UV naturel est moins solide. Tout comme la peau sensible, plus fine et moins pourvue en pigments des plus jeunes, une peau tout juste tatouée, convalescente… Pour les femmes enceintes, avec le combo peau affinée + taux de mélanine au plus haut, une rigoureuse protection contre les coups de soleil et les taches pigmentaires est indispensable.
Sauf que… une crème solaire même très haute protection n’est pas une garantie suffisante pour que ces peaux fragiles profitent des rayons du soleil en toute sécurité. Avec une crème solaire écran total, alors ? Trompeuse, cette appellation est carrément interdite : l’écran total n’existe pas. Les crèmes solaires filtrent plus ou moins de rayons ultraviolets, selon leur indice SPF, mais aucune n’en arrête 100%.
La meilleure attitude pour les phototypes les plus clairs, les jeunes enfants, pendant la grossesse : éviter toute exposition aux rayonnements solaires. Peau intolérante au soleil ? Consultez un dermatologue.
Mais sans sensibilité particulière au soleil, comment faire son choix ? Quelle est la différence réelle entre deux indices de protection solaire ?
3. Un indice SPF50 protège-t-il 2,5 fois plus qu’un SPF20 ?
On vous l’accorde, ça n’est pas intuitif, mais : pas du tout !
La différence entre les SPF 20 à 50 est bien moindre que ne le suggèrent leurs indices : ces nombres ne correspondent pas à un taux de protection mais aux UVB que votre crème solaire laisse passer.
Traduction :
• Une protection solaire indice SPF20 laisse passer 1 rayon UVB sur 20. Autrement dit, elle bloque 95% des UVB qui arrivent jusqu’à votre épiderme.
• Avec une crème solaire SPF30 on passe à 1 sur 30 : votre peau est protégée d’environ 96,7% des UVB.
• L’indice SPF50 ? 1 UVB sur 50 lui échappe : votre crème vous protège de 98% d’entre eux.
En passant d’un SPF20 à un SPF50, votre peau est donc protégée de seulement 3 UVB sur 100 supplémentaires. Entre un indice SPF50 et un indice très haute protection la différence est même franchement ténue : un SPF80 bloquerait seulement 0,75 UVB sur 100 de plus…
Choisir le bon indice de protection solaire : le secret pour bronzer sans brûler ?
Au final, le choix de votre indice solaire est-il le principal levier d’une bonne protection solaire ? Où placer le curseur pour profiter des rayons du soleil et bronzer en toute sécurité ?
1. Bronzage et protection solaire : faut-il choisir ?
Non ! Si les UV non filtrés par les écrans solaires restent dangereux, dites-vous qu’ils sont bien suffisants pour obtenir l’effet bonne mine attendu. Inutile d’être bombardé·e d’UV pour activer la mélanine : on bronze même par temps nuageux ou à l’ombre.
Certes, avec une bonne crème solaire, le bronzage est peut-être plus lent. Et c’est tant mieux : progressif et respectueux de la peau, il sera plus uniforme et durable. Un épiderme endommagé par des coups de soleil desquame, conserve des taches voire des cicatrices.
Pour un bronzage sans brûlures en cas d’exposition et ensoleillement modérés, un SPF20 suffit à une peau adulte. Mais un SPF30 ou SPF50 n’empêche pas non plus votre peau de bronzer.
À l’inverse, même une peau mate au capital soleil plus élevé ou une peau bronzée ont besoin d’être protégées des rayons ultraviolets : elles évitent peut-être des coups de soleil mais pas leurs dégâts insidieux à plus long terme, vieillissement prématuré de la peau et cancers cutanés. La mélanine n’est pas non plus un écran total.
Et gardez en tête qu’hyper bronzé·e ou non, votre hâle disparaîtra inéluctablement sous 3 à 4 semaines, avec le renouvellement cellulaire. Cela vaut-il le coup d’hypothéquer votre santé à long terme ?
2. Indice de protection solaire élevé = besoin de moins de crème solaire ?
Absolument pas ! Oubliez aussi les conseils qui affirment qu’un indice fort permet de s’exposer plus longtemps sans risquer de coups de soleil.
Une crème solaire à indice de protection élevé ne permet ni d’en mettre moins souvent ni d’augmenter votre temps d’exposition au soleil. Pas plus qu’elle ne doit être votre unique ni même votre principal mode de protection solaire.
SPF20 ou SPF50+, pour profiter du soleil en prenant le moins de risques possible, appliquez toujours votre crème solaire en respectant ces règles :
• Appliquez une couche de crème solaire suffisamment épaisse sur toutes les parties exposées, visage et corps. Attention à ne pas oublier certaines zones sensibles : dessus des pieds, arrières des genoux, parties du dos peu accessibles, racine des cheveux, oreilles…
• Étalez votre crème à la main plutôt qu’avec un spray solaire, moins précis (cela vous évitera en plus d’inhaler les nanoparticules soupçonnées d’être cancérigènes à haute dose de votre crème minérale à base de Dioxyde de Titane, même non-nano…).
• Renouvelez l’application au minimum toutes les 2 heures sans attendre la sensation de chaleur : les crèmes solaires contiennent des ingrédients anti-inflammatoires qui retardent sa perception.
• Renouvelez également son application après chaque baignade, douche, en cas de transpiration abondante, même avec une protection solaire waterproof résistante à l’eau (à éviter si c’est au prix de filtres solaires dangereux…).
Enfin, le plus important : votre protection solaire ne peut être optimale sans mesures physiques. Adoptez chapeau à larges bords et lunettes de soleil, vêtements amples en coton, parasol, ombre, même avec une crème solaire. Faites particulièrement attention sur le sable, en bord d’eau, à la montagne, sur la neige : réverbération et altitude décuplent la puissance des rayons UV.
La meilleure protection solaire, la seule totalement efficace quel que soit votre phototype ? Éviter au maximum les expositions au soleil non indispensables, particulièrement entre 12h et 16h.
3. Faut-il forcément préférer le plus fort indice de protection solaire ?
Pas forcément… Évidemment, aucun problème si vous préférez choisir l’indice le plus élevé pour toute la famille. Mais le gros, l’énorme danger avec les crèmes à très fort indice de protection c’est le faux sentiment de sécurité qu’elles procurent.
Armé·e de sa crème SPF50+ on se croit à tort totalement protégé·e du soleil et on ne se méfie plus. Hop, parents et enfants tartinés le matin d’une bonne couche de crème des pieds à la tête, c’est parti pour une longue journée à la plage en toute bonne conscience. Attention danger ! C’est pour cela que les SPF80, 100, 130… ont été regroupés en SPF50+ par la Commission européenne.
Donc non : un indice de protection solaire élevé ne permet pas de profiter des rayons du soleil sans limite. Il sera incapable de sauver votre peau si vous passez vos journées à griller sur la plage.
Surtout, la meilleure crème solaire n’est pas uniquement celle qui vous garantit un bon indice de protection. De trop nombreux produits solaires ont des effets néfastes sur l’environnement, fonds marins et récifs coralliens en tête, sur la peau et la santé : ingrédients photosensibilisants susceptibles d’entraîner des réactions au soleil, perturbateurs endocriniens, allergènes…
En choisissant bien votre crème solaire, vous pouvez même en faire un véritable soin pour la peau : des actifs anti-âge, régénérants, nourrissants aideront à prévenir rides et taches de soleil, réparer et apaiser votre épiderme. Une mission remplie haut la main par les dizaines de plantes qui composent chacun de nos soins solaires naturels.
On l’a vu, entre une protection solaire SPF30 ou SPF50 , la différence est faible : elles sont aussi protectrices, la différence se joue essentiellement sur… votre attitude vis-à-vis du soleil !
Choisissez votre protection solaire sur d’autres critères et optez avant tout pour la crème solaire ayant la meilleure composition
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