Après un bon moment au soleil, votre peau chauffe et rougit, brûle, démange, fait mal. Aïe, un coup de soleil. Ça n’est jamais agréable… mais ça passe : un peu de crème hydratante, quelques jours de patience et on reprend le cours des vacances comme si de rien n’était. Enfin, en apparence. Car les coups de soleil ne sont pas si anodins.
Coup de soleil : simple échauffement ou brûlure dangereuse ?
Ecrit le 04.Apr.21 par Anne-Marie Gabelica — Mis à jour le 01.Sep.22
Causes et symptômes : qu’est-ce qu’un coup de soleil ?
Le coup de soleil est une brûlure
Oui, un coup de soleil est une vraie brûlure de l’épiderme par les rayons ultraviolets du soleil. En abîmant nos cellules, ils déclenchent dans notre organisme une réaction inflammatoire de défense : les cellules indemnes envoient des molécules inflammatoires circonscrire l’attaque. Exposition au soleil trop intense, longue ou répétée ? L’agression est trop forte, la réaction cutanée s’intensifie : la peau rougit, c’est l’érythème solaire.
Notre peau a une arme pour éviter cette situation : la mélanine, un pigment capable d’absorber les UV. Les rayonnements solaires attaquent ? Notre organisme en booste la production pour former un bouclier anti-UV. CQFD : mieux pourvues en mélanine, les peaux foncées ou bronzées sont moins sujettes aux coups de soleil. Mais le risque nul n’existe pas ! Certes, les coups de soleil accompagnent surtout les premières expositions de l’année, les premiers jours de vacances et prioritairement les phototypes clairs. Mais même une peau mate à la fin de l’été ne vous met pas à l’abri : le coup de soleil sera plus long à apparaître, ses rougeurs moins visibles mais les lésions cutanées et la douleur seront bien là !
Reconnaître les symptômes : coup de soleil ou réaction allergique ?
Oui, un coup de soleil peut être très douloureux ! Mais comment être sûr·e qu’il ne s’agit pas d’un autre type de réaction cutanée au soleil ?
• Des rougeurs et de fortes démangeaisons 15 minutes après le début de l’exposition solaire ? Cela ressemble plutôt à un urticaire solaire, forme de réaction allergique aux UV. En cas de coup de soleil, la peau chauffe, rougit et tire dans les 2 à 24 heures après avoir été exposée.
• L’ampleur et l’intensité des rougeurs vous semblent démesurées ? L’érythème n’est pas limité aux zones exposées au soleil ? Il s’agit peut-être d’une réaction phototoxique, liée à une photosensibilisation médicamenteuse ou à certains cosmétiques. Avec le coup de soleil, on est rarement surpris : le lien avec une exposition trop intense et/ou une protection solaire insuffisante est bien établi, parties du corps exposées et zones atteintes correspondent parfaitement.
• L’érythème s’accompagne de vésicules ou de papules, petits boutons rouges en relief ? De larges plaques rouges semblables à des piqûres d’orties ? C’est peut-être une allergie au soleil, lucite estivale bénigne ou lucite polymorphe, qui ne disparaîtra pas tant que vous continuerez de vous exposer. Érythème et douleur du coup de soleil, rarement accompagnés d’éruptions cutanées, montent pendant 1 à 3 jours puis tombent spontanément.
Vous n’êtes pas sûr·e de votre diagnostic ? Consultez un médecin ou un pharmacien qui vous adressera si nécessaire à un dermatologue.
Les coups de soleil peuvent-ils être dangereux ?
Gênants et désagréables, c’est sûr. Mais un coup de soleil de temps en temps, est-ce si grave ?
Les coups de soleil sont souvent bénins
La plupart des coups de soleil sont sans gravité immédiate : la peau se colore en rose vif deux jours puis ils disparaissent sans laisser de traces à part un léger épaississement de la peau. Quand c’est un peu plus sévère, la peau rouge vif, franchement douloureuse, finit par se décoller et peler. Cette desquamation très superficielle s’accompagne parfois d’une légère pigmentation temporaire.
Dans ces deux cas, il suffit d’attendre en apaisant votre peau : protégez-la avec des habits amples en coton épais ou restez à l’ombre, vaporisez une eau florale apaisante puis appliquez une bonne couche d’une crème hydratante riche en actifs anti-inflammatoires et antioxydants (notre baume réparateur Loving Balm est idéal). Les remèdes de grand-mère ? Yaourt ou lait écrémé froids, tomate riche en vitamine A peuvent vous soulager mais ne protègent et ne réparent pas la peau. Attention au vinaigre de cidre, agressif pour l’épiderme et à l’Aloe Vera, photosensibilisant et irritant.
Surtout, en cas de coup de soleil plus grave, oubliez ces conseils : on n’applique rien sans avis médical.
Coup de soleil : quand faut-il consulter ?
Les brûlures dues au soleil peuvent être plus sérieuses.
Quand faut-il s’inquiéter d’un coup de soleil ? Si les lésions sont très étendues ou douloureuses, la peau violette ou bleutée, les bulles ou cloques (les phlyctènes) nombreuses, le prurit intense, si un œdème apparaît. Ce type de coup de soleil provoque une desquamation très épaisse avec des risques de pigmentation et cicatrices durables et prononcées, les cloques peuvent se surinfecter en se perçant. Sollicitez au minimum un avis en pharmacie, surtout si vos coups de soleil touchent des zones de peau sensibles : visage ou décolleté, mains, organes génitaux (risque de cystite).
Sensation de malaise avec maux de tête et nausées, fièvre et frissons, soif intense ? Consultez un médecin. En urgence s’il s’agit d’un enfant : le risque de déshydratation est important. On vous prescrira éventuellement une solution de réhydratation, des pansements, des antalgiques et antibiotiques. Et attendez-vous à une éviction solaire impérative au moins tout l’été, certainement plus longtemps pour une peau claire.
Des conséquences potentiellement graves à long terme
Au-delà de la brûlure superficielle de la peau, tout coup de soleil signifie que le seuil de tolérance de votre épiderme au soleil est dépassé : votre organisme a reçu trop d’UV.
Trop d’UVB, principaux responsables de nos coups de soleil mais aussi de la majorité des cancers de la peau : en endommageant l’ADN des cellules de la peau, ils provoquent de nombreuses mutations à l’origine de tumeurs.
Et qui dit trop d’UVB dit beaucoup trop d’UVA : pour chaque UVB, nos cellules reçoivent près de 20 UVA ! Eux sont responsables du vieillissement prématuré. Rides, traits affaissés, teint terne, taches et, surtout, une peau plus fragile… et perméable aux UV. En activant les radicaux-libres au plus profond de l’épiderme, ils favorisent aussi l’apparition des cancers. Le processus s’accélère en un cercle vicieux irréversible !
Comment éviter les coups de soleil ?
Se préserver au maximum des coups de soleil est essentiel pour votre santé, à court comme à long terme.
Faut-il éviter tous les coups de soleil ?
Mettons fin aux idées reçues :
les petits échauffements qui virent au doré en quelques jours ne sont pas une première étape normale vers le bronzage.
Les coups de soleil de début de saison ne permettent de gagner aucune immunité pour l’été.
Même en vous protégeant, c’est coup de soleil systématique ? Tous les types de peaux ne peuvent pas bronzer, c’est ainsi : les phototypes clairs ont peu de pigments bruns (eumélanine) et beaucoup de pigments jaunes-rouges (phéomélanine). C’est votre cas ? Vous exposer intensément n’aboutira qu’à des coups de soleil à répétition attaquant précocement votre capital soleil : votre peau doit être tenue à l’abri du soleil.
Les coups de soleil virulents sont évidemment très dangereux. Mais si les coups de soleil légers ne semblent pas préoccupants à court terme, leur répétition peut être tout aussi dommageable. Vos cellules abîmées ne se remettent pas à neuf une fois l’érythème disparu : elles s’accumulent pendant des années à chaque coup de soleil, dès le tout premier, et peuvent finir par se transformer en cancer de la peau. 5 coups de soleil à l’adolescence augmenteraient de 80% le risque de cancer de la peau à l’âge adulte ! Les cancers de la peau les plus graves, les mélanomes, sont particulièrement liés aux coups de soleil attrapés enfant.
Comment se protéger efficacement des coups de soleil ?
Les bons réflexes ?
Se méfier de toutes les situations à risque :
• les premiers rayons de soleil du printemps : votre peau a peu reçu d’UV pendant des mois et le rayonnement UV d’avril n’est en réalité pas très différent du mois d’août. Allez-y progressivement.
• les heures les plus chaudes : évitez au maximum de vous exposer aux entre 12h et 16h. Avec le soleil au zénith, les UVB pénètrent mieux la couche d’ozone.
• par temps couvert : seuls les gros nuages noirs de basse altitude bloquent les UV. Les nuages de moyenne altitude du temps gris n’en arrêtent que 30 à 70%, les gros nuages blancs estivaux augmentent carrément la réverbération et donc la puissance des UV. En revanche, peu de risques de coups de soleil à travers les vitres sur lesquelles le soleil tape : elles arrêtent la plupart des UVB. Mais pas les UVA ! Une petite rougeur temporaire et, surtout, une lucite estivale bénigne sont possibles.
• à la montagne et au bord de l’eau : la réverbération sur le sable, l’eau ou la neige et l’altitude augmentent l’intensité des UV. Chapeau ou parasol ne vous dispensent pas d’utiliser une crème solaire. En ville, murs blancs, revêtements de sols et vitrines peuvent avoir le même effet.
• pendant la baignade et les sports nautiques. C’est la sensation de chaleur qui alerte notre cerveau du risque de coup de soleil, la fraîcheur de l’eau ou du vent sont trompeurs alors que la réverbération est maximale.
Enfin, bien choisir et utiliser votre protection solaire est crucial :
• Assurez-vous que votre crème solaire est à large spectre, efficace contre les UVB et les UVA, et renouvelez son application au moins toutes les 2 heures en cas d’exposition, sans négliger aucune partie du corps. Mieux : en optant pour des produits solaires naturels sans filtre chimique ni minéral comme les soins solaires oOlution, vous pouvez vous protéger en toute occasion, sans aucune crainte pour votre santé ni pour l’environnement.
• Ne faites jamais aveuglément confiance à votre protection solaire : les écrans totaux n’existent pas. Même les crèmes solaires à très fort indice de protection SPF laissent toujours passer un certain nombre d’UV. Attention si vous utilisez une crème à filtre solaire chimique (ce qu’on vous déconseille totalement !) : attendez 30 minutes après application avant de vous exposer, elle est inefficace avant…
• L’indice de protection à privilégier ? Hors hypersensibilité au soleil ou conditions extrêmes (zones tropicales, haute montagne…), un indice SPF30 est suffisant pour les adultes. Mais pour les enfants, privilégiez toujours la protection physique : vêtements couvrants et chapeaux à larges bords, ombre au maximum (et jamais de soleil direct pour les nourrissons).
Objectif : un été sans coup de soleil ! Vous relevez le défi ?
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