Depuis leur invention dans les années 1930, les silicones ont envahi notre quotidien : moules à gâteaux, joints de salle de bain, prothèses mammaires, colles, coupes menstruelles, tapis anti-dérapant… Et cosmétiques : les silicones y sont très courantes. Il faut dire qu’elles ont de sacrés arguments pour faire vendre shampooings, crèmes anti-rides, soins anti-imperfections…
Alors, que leur reproche-t-on ? Pour quelles raisons faut-il bannir les silicones de vos cosmétiques ?
Cosmétiques sans silicones : pourquoi les adopter ?
Ecrit le 11.Jul.23 par Anne-Marie Gabelica — Mis à jour le 13.Jul.23
Les silicones dans les cosmétiques : pourquoi ?
Les silicones en cosmétique : qu’est-ce que c’est ?
Le terme silicones cache une multitude de matières différentes. Silicones alimentaires, classiques, médicales vont du liquide au très dur en passant par des textures cireuses, pâteuses…
Leur point commun ? Elles sont issues du silicium. Plus exactement de la silice ou dioxyde de silicium, matière la plus abondante dans la croûte terrestre après l’oxygène. Oxygène qui est, justement, leur deuxième composant principal. Eh oui, contrairement à ce que l’on croit souvent, les silicones ne sont pas des plastiques de l’industrie pétrochimique. Au contraire, issues de matières premières naturelles, durables et abondantes, elles les remplacent souvent, avec des qualités équivalentes. Plutôt sympathiques, jusque-là, ces silicones !
L’industrie cosmétique adore les silicones sous la forme d’huiles et de cires. Leur utilisation semblent même incontournable dans tous les types de produits cosmétiques. Elles ont commencé à être largement utilisées dans les années 60 pour améliorer la sensorialité des déodorants puis ont investi crèmes solaires, maquillage, produits lavants, dentifrices, soins pour le corps et pour le visage…
Enfin, les silicones ont étendu leur règne aux soins capillaires, shampoings 2-en-1 et autres produits coiffants conditionneurs, avec les résines silicones. Vous pouvez chercher longtemps un soin capillaire conventionnel sans silicones !
La sélection
Les silicones, hyper courantes dans les cosmétiques
Leur rôle ? Selon les types de silicones :
• combler ridules et imperfections (ou même les pores !),
• favoriser l’étalement du soin sur l’épiderme avec un toucher non gras,
• donner une texture douce veloutée aux crèmes,
• lisser et faire briller les cheveux, éviter les frisottis grâce aux silicones polymères qui ont aussi un effet matifiant et protecteur pour la peau,
• ou encore, sous la forme de résine, maintenir sur la peau les pigments des fonds de teint, rouges à lèvres sans transfert et autres produits de maquillage waterproof.
Cette chevelure incroyablement brillante des pubs ? L’effet silicones. Cette peau de pêche aux pores et micro-rides miraculeusement effacés ? Une bb cream à effet floutant associée à une crème anti-âge… toutes deux riches en silicones. La peau douce malgré l’eau calcaire ? Les silicones, encore, dans votre crème de douche. Cet effet wahou de votre crème matifiante conventionnelle ? Certainement des silicones élastomères.
Ajoutons que les silicones des cosmétiques sont généralement très bien tolérées, même par les peaux sensibles. Aucun risque d’irritation, quasiment aucune allergie : le portrait-robot de l’ingrédient cosmétique idéal ! Pourquoi s’en priver, alors ?
Les silicones dans vos cosmétiques : n’en attendez aucun bienfait
Bien sûr, on adore la peau de velours et les cheveux qui brillent… lorsque c’est un signe de pleine santé. Or, avec les silicones, les bénéfices pour votre épiderme ne sont pas plus réels qu’un filtre Instagram !
Les silicones sont-elles vraiment bonnes pour la peau et les cheveux ?
Les silicones ne sont pas des actifs cosmétiques : ingrédients inertes, elles sont utilisées avant tout pour leurs propriétés sensorielles… et leur faible coût. Mais alors comment expliquer leurs effets visibles ?
Les silicones de vos cosmétiques déposent un film étanche à la surface de l’épiderme ou autour de la fibre capillaire, comme une gaine ou une couche de peau supplémentaire. A première vue, pourquoi pas : peau et cheveux sont protégés des agressions extérieures, les pertes en eau sont évitées. Oui… mais non !
Déjà, parce que cet effet n’est que temporaire : il cesse en même temps que l’application du produit. Pire, peau ou cheveux, artificiellement protégés, ne savent plus se défendre seuls, deviennent dépendants… et encore plus vulnérables. A défaut d’efficacité, une imparable technique de fidélisation ! Qui ne fonctionne qu’un temps : les effets négatifs finissent toujours par l’emporter.
Car les silicones des cosmétiques ont un effet occlusif qui entrave les échanges entre l’environnement et notre peau. D’un côté, ils renforcent notre barrière protectrice face aux agressions extérieures. Mais de l’autre, ils empêchent l’épiderme d’absorber correctement l’oxygène, l’humidité, d’évacuer des toxines… Tout ce dont il a besoin pour être en bonne santé !
Les silicones : des effets indésirables pour tous les types de peaux et cheveux
Prudence notamment pour votre peau sèche : un soin siliconé la maintient dans une illusion d’hydratation, mais elle ne peut plus se nourrir ni s’hydrater réellement. Résultat : sous une apparente bonne santé, votre épiderme continue de se dénutrir.
Votre peau à tendance grasse ou à imperfections n’est pas mieux servie : les silicones ont beau ne pas être comédogènes, elles sont résistantes à l’eau et il est difficile de s’en débarrasser. A force d’applications répétées, elles s’accumulent, finissent par encrasser et étouffer votre épiderme. Quelques bactéries s’en mêlent et bonjour imperfections, points noirs, microkystes et boutons…
En réalité, quel que soit votre type de peau, si leur effet immédiat vous a bluffé·e, attendez quelques applications. Cela prendra juste un tout petit peu plus de temps sur votre peau normale à mixte…
Pour vos cheveux, c’est pareil. Les silicones vont empêcher leur bonne hydratation, s’accumuler au fil des shampoings jusqu’à les alourdir et les graisser. Résultat : une chevelure sans volume, terne, impossible à coiffer.
Enfin, last but not least, peau et cheveux finissent par devenir imperméables aux vrais bons soins qui pourraient contrer ces effets pervers !
Pour tenter d’alléger ces effets indésirables, l’industrie cosmétique s’est tournée vers des silicones plus volatiles que le dimethicone, silicone la plus courante dans les cosmétiques. Les polysiloxanes, notamment éviteraient les problèmes d’accumulation sur l’épiderme et les cheveux. Problème réglé ? Pas vraiment : les silicones dans les cosmétiques ne sont pas non plus recommandables pour la planète et a minima douteux pour notre santé…
Les silicones en cosmétique : un bilan environnement et santé moins brillant que nos cheveux
Silicones et environnement : attention danger
Savez-vous que les labels bio interdisent les silicones ? Pas parce qu’elles alourdissent nos cheveux, non. Parce qu’elles sont un véritable désastre environnemental.
Déjà, bien qu’issues de matières premières naturelles, les silicones sont des polymères synthétiques, obtenus après de nombreuses étapes de transformation chimique. Le tout avec un écobilan peu réjouissant : exploitation massive des carrières, procédés énergivores d’extraction du silicium et de fabrication via des combustibles fossiles et produits toxiques…
Surtout, elles sont hyper persistantes. Sur la peau, oui, mais aussi dans la nature. Et pas qu’un peu : non biodégradables, elles peuvent mettre 5 siècles à disparaître. 500 ans ! Si les silicones avaient existé au XVIe siècle, nous subirions encore aujourd’hui les conséquences des shampoings de Catherine de Médicis.
Et durant tout ce temps… elles polluent. Toxiques pour les milieux aquatiques, elles participent largement au désastre des microplastiques. Algues, mollusques ou mammifères sont impactés : capacités de filtration et photosynthèse réduites, systèmes immunitaires perturbés, tumeurs, déséquilibres hormonaux, surmortalité…
Un problème d’autant plus aigu que les silicones sont fréquentes dans les cosmétiques à rincer et que nos stations d’épuration sont incapables de les gérer. Bon, de toute façon, 80% de nos eaux usées se retrouvent directement dans la nature…
Heureusement, les choses avancent : plusieurs silicones sont désormais interdites dans les produits rinçables à l’eau : Cyclopentasiloxane (ou D4), Cyclotetrasiloxane (ou D5) et Cyclomethicone (ou D6).
Les silicones dans les cosmétiques : quels risques pour la santé ?
Et notre santé, dans tout ça ? Certaines silicones -les plus toxiques pour les organismes aquatiques (polysiloxanes D4, D5 et Cyclomethicone D6)- ont montré des effets (modérés) de perturbateur endocrinien, sont suspectées d’être cancérigènes et toxiques pour la reproduction humaine. Au niveau européen, une alerte a été formulée sur les risques d’inhalation avec les sprays, poudres ou aérosols qui contiennent ces silicones volatiles.
Faute d’études suffisantes, nous manquons de certitudes sur l’effet des silicones dans les cosmétiques. Mais ces éléments devraient nous inciter à la plus grande prudence et bannir tous les types de silicones dans nos cosmétiques, au moins pour les catégories les plus exposées aux perturbateurs endocriniens : femmes enceintes, bébés et adolescents (rassurez votre ado : les gels coiffants sans silicones existent 😉).
Comment éviter les silicones dans vos cosmétiques ?
La sélection
Reconnaître les silicones dans les cosmétiques
Bien que présentes quasiment partout, vous ne verrez jamais la dénomination Silicone sur la liste des ingrédients de vos soins. Et les noms cosmétiques des silicones sont nombreux, impossible de tous les retenir. Alors, comment savoir si un produit contient des silicones ?
D’abord, ne vous fiez pas à une mention sans silicone, interdite dans l’Union Européenne depuis 2019 car considérée comme trompeuse. La cosmétique bio les interdit mais méfiez-vous du greenwashing : beaucoup de marques, conscientes de leur déficit d’image, les remplacent par des huiles minérales pétrochimiques. Ça n’est mieux ni pour la peau ni pour la planète.
Bref, on en revient toujours au même conseil : décortiquez les étiquettes, particulièrement des shampoings , après-shampoings, crèmes et fonds de teint. Recherchez dans la liste INCI de vos cosmétiques les noms se terminant par -cone, -xane, -conol et, plus généralement, aidez-vous de notre guide des ingrédients cosmétiques à éviter pour repérer tous les indésirables dans la composition de vos cosmétiques.
Quelle alternative aux silicones dans les cosmétiques ?
Alors, comment conjuguer peau de velours, chevelure brillante et respect de l’environnement ? Avec les beurres et les huiles végétales.
Capables de réellement pénétrer la peau, sans effet occlusif, ils lui apportent les acides gras et nutriments nécessaires pour qu’elle se défende seule. Loin de se contenter de masquer les problèmes, d’une grande variété, ils sont capables de répondre réellement à tous les besoins de tous les épidermes.
Le top ? Un soin jouant sur leurs synergies, à choisir en fonction de votre type de peau. Pour les cheveux, mention spéciale pour l’huile de Coco, capable de pénétrer la fibre capillaire et surtout la fabuleuse huile de Ricin, gainante et nourrissante. Un rinçage au vinaigre de cidre après un shampoing bio et hop, ils brillent de mille feux !
Chez oOlution, toute notre gamme de cosmétiques bio est garantie sans silicones. Grâce à leur richesse en huiles végétales de qualité, ils n’ont rien à leur envier en matière de sensorialité et les mettent carrément K.O. pour ce qui est de l’efficacité !
• Les cires et huiles végétales de notre déodorant naturel Keep Cool sont bien plus protectrices de la peau délicate de vos aisselles pour une application au moins aussi agréable que celles des roll-on à base de silicones.
• Côté soins pour le visage, que vous cherchiez à atténuer les marques du temps, des imperfections ou illuminer votre teint, nos actifs 100% naturels répondent présents avec Glow Up notre crème hydratante illuminatrice qui convient au plus grand nombre, Age Out notre soin anti-âge global ou encore Game Over notre crème anti-imperfections à associer au nettoyant visage sans silicones Gentle Angel.
• Enfin, pour vos cheveux, aucun soin aux silicones n’égalera les bienfaits de notre huile sèche bio cheveux et corps Oil Lala : texture fluide, fini sec, parfum envoûtant, elle les nourrit réellement en profondeur.
Passer aux cosmétiques sans silicones : un véritable sevrage
Vous avez pris l’excellente résolution de bannir les silicones pour passer au naturel ? Félicitations ! Mais attention, vous risquez de passer par une phase un peu démoralisante…
Sous les couches de silicones, vous allez découvrir l’état réel de votre peau ou, souvent plus spectaculaire, de vos cheveux : secs, fourchus, difficiles à dompter… Patience, ça n’est que temporaire. Après plusieurs shampoings, votre fibre capillaire sera débarrassée de toute trace de silicone. Après plusieurs soins naturels à base d’huiles végétales, votre peau retrouvera sa pleine santé. Il faudra encore les nourrir pour réparer les dégâts et retrouver leur vitalité naturelle.
Enfin, soyez conscient·e qu’aucun ingrédient cosmétique sain et naturel ne pourra vous donner la sensation des silicones : apprenez à modifier vos attentes, oubliez ces chevelures irréelles et peaux sans pores des publicités !
Franchement : un effet superficiel et temporaire à court terme, des effets indésirables persistants à moyen terme, un bilan environnemental désastreux et de grosses interrogations quant à leurs dangers pour notre santé… Vous en faut-il plus pour dire au revoir aux silicones dans vos cosmétiques ?
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