BHT : derrière ces 3 lettres pas très parlantes se cache l’un des ingrédients cosmétiques les plus controversés. Et malgré tout très courant dans nos salles de bain. Qui est-il ? A quoi sert-il ? Pourquoi et comment l’éviter ? On vous dit tout sur le Butylhydroxytoluène et comment l'éviter grâce à des soins 100% naturels !
BHT, pourquoi l’éviter ?
Ecrit le 01.Jul.20 par Anne-Marie GABELICA — Mis à jour le 02.Mar.23
Le BHT : ultra synthétique et ultra courant
Le BHT est un ingrédient 100% synthétique, il n’existe pas à l’état naturel. On le fabrique par réaction chimique : prenez de l’isobutène, produit de la pétrochimie et faites-le réagir avec du p-crésol, alcool toxique et explosif. Ajoutez vers la fin du processus de l’Isopropanol inflammable, irritant et toxique, pouvant même provoquer le coma. On est pas mal, déjà, niveau bilan environnemental et santé, non ?
Créé dans les années 1940, il n’était pas du tout destiné à nos cosmétiques mais à l’industrie du caoutchouc. Mais, constatant ses qualités de conservateur, les industriels se sont dit qu’ils pourraient en tirer profit… C’est ainsi qu’aujourd’hui nos aliments industriels et cosmétiques conventionnels sont pleins de BHT. Son rôle ? Eviter le rancissement des corps gras, huiles et beurres : le BHT est un antioxydant super efficace pour les protéger des réactions chimiques avec l’oxygène de l’air. Des réactions néfastes à leur efficacité et leurs propriétés : odeur, couleur, texture... Il est également utilisé comme agent masquant des odeurs indèsirables de certains ingrédients. Dans tous les cas, le BHT est un excipient et non un actif : n’en attendez aucun bienfait pour votre épiderme. S’il empêche votre produit de vieillir, il n’aura aucune action sur vos rides !
Où le trouve-t-on ? La liste est longue des cosmétiques qui font fréquemment apparaître BHT, Butylated hydroxytoluene ou Butylhydroxytoluène dans leur composition : baumes à lèvres, maquillage (fonds de teint, rouges à lèvres, mascaras, poudres, blushs), tous types de soins visage (crèmes, sérums, contours des yeux, masques...), laits et huiles corporels, démaquillants, savons et gels douches notamment surgras, déodorants, gels et crèmes à raser, produits dépilatoires… Plus encore lorsqu’ils sont parfumés : le BHT est largement utilisé pour protéger les parfums, très sensibles à l’oxydation.
De (très) forts soupçons pèsent sur le BHT
Pour nous, évidemment, son procédé de fabrication suffit à le disqualifier. Mais c’est loin d’être le seul problème posé par le BHT.
Plusieurs études ont établi qu’il aurait une action de perturbateur endocrinien oestrogénique responsable de problèmes de fertilité masculine. Des soupçons suffisamment solides pour que la Commission Européenne intègre le BHT dans la liste des substances à surveiller en priorité dans ses travaux sur la perturbation endocrinienne… Le Centre International de Recherche contre le Cancer l’a lui aussi pointé du doigt : le BHT favoriserait le développement de tumeurs existantes, notamment au niveau des poumons.
Allergisant, sensibilisant, il est suspecté d’augmenter la toxicité d’autres composés chimiques : un cocktail explosif dans les cosmétiques conventionnels !
Il serait également neurotoxique et jouerait un rôle dans les déficits de l’attention, certains troubles du comportement et du sommeil. Des études le mettent également en cause dans les problèmes de cholestérol, de système immunitaire…
Enfin, il est métabolisé et persistant dans l’organisme : il se fixe sur les organes et provoque leur dysfonctionnement. On n’éliminerait par voie urinaire que 50% du BHT absorbé, le reste restant stocké pendant 2 semaines dans notre organisme. Autant dire qu’une application quotidienne de cosmétiques + l’ingestion d’aliments qui en contiennent nous assure un bon fond de roulement permanent… Hum ! Et il est prouvé scientifiquement qu’une exposition sur la durée, à fortes doses, est toxique pour le système immunitaire, la formule sanguine, le foie, la glande thyroïde, les reins, les intestins, les poumons de rats et souris… Rien que ça !
Et l’environnement, dans tout ça ? Evidemment, il n’est pas en reste : le BHT ne se contente pas d’être polluant à produire. Persistant dans nos organismes, il l’est bien entendu dans la nature. Non biodégradable, rejeté via nos stations d’épuration, on le retrouve dans les milieux et organismes aquatiques pour lesquels il serait toxique. On a notamment constaté son accumulation dans le foie des saumons. Saumons que nous mangeons… la boucle est bouclée !
Des risques non pris en compte par la réglementation
En résumé, c’est carton plein ! Mais alors, pourquoi est-il si massivement présent dans des produits du quotidien ? Parce qu’il est très efficace, bon marché et résistant aux très hautes températures auxquelles les laboratoires conventionnels ont souvent recours : chauffer les composants cosmétiques permet souvent de gagner du temps et donc de l’argent… quitte à en détruire les propriétés. Des arguments qui pèsent apparemment bien plus lourd que notre santé pour la cosmétique conventionnelle. Bref, tant que le BHT est autorisé, ils n’ont aucun intérêt à revoir leurs formulations…
Car malgré des suspicions de plus en plus étayées et même si scientifiques et autorités européennes semblent en alerte maximale sur le BHT, aucun principe de précaution n’est mis en œuvre en France à l’heure actuelle. Alors que plusieurs pays du monde l’interdisent (Japon, Australie, Roumanie, Suède, Pakistan) ou le limitent (Canada, Etats-Unis), ici il ne fait l’objet d’aucune restriction, limitation de concentration, pas même pour les produits non rincés. Tout se passe comme s’il n’y avait aucun problème. La seule limite vaguement officielle : une dose journalière admissible de 0,3mg/kg.
Bien sûr, les concentrations prises séparément dans chaque cosmétique entrent dans le cadre. Evidemment, la dose ingérée en appliquant votre mascara plein de BHT chaque jour reste bien en-deçà. Mieux : on constate dans les faits que la concentration en BHT des cosmétiques ne cesse de diminuer. Mais un peu tous les jours dans chaque cosmétique = gare à l’effet cocktail ! Renforcé par les sources alimentaires de BHT : chewing-gums, aliments industriels riches en matières grasses comme les produits à base de viande, céréales du petit-déjeuner, soupes, chips, beurres et margarines, biscuits… Ajoutez enfin que nous manquons de certitudes sur ce seuil, toujours en cours d’investigation par l’Anses. Il y a clairement une lacune réglementaire : à nous de faire nos propres choix éclairés. Vous êtes décidé.e.s à éviter le BHT autant que possible ? Nous aussi !
Eviter le BHT : facile et bénéfique pour votre peau
Le pire c’est que des alternatives respectueuses de notre santé existent : la nomenclature INCI recense plus de 800 conservateurs ! Et, surtout, des antioxydants naturels très efficaces. Mais plus onéreux et délicats à intégrer aux compositions...
Chez oOlution, nous sommes 100% transparents et 100% naturels : vous retrouverez listés ici tous nos excipients. Pour les antioxydants, c’est simple, nous avons recours à la vitamine E (Tocopherol) contenue notamment dans les huiles végétales et à l’Acide Phytique (Phytic Acid), une molécule végétale naturellement antioxydante présente dans l’enveloppe ou le son de céréales et légumineuse comme l’avoine de blé ou l’orge.
Enorme avantage : naturels, sans dangers pour la santé et l’environnement, issus de ressources naturelles renouvelables, ils ne se contentent pas de conserver vos cosmétiques.Ils sont aussi bénéfiques pour votre épidermequ’ils protègent tout autant que votre soindes radicaux-libres. Associés par nature à des huiles végétales, ils le pénètrent réellement : cela en fait d’excellents actifs anti-âge et soins après-soleil grâce à leurs vertus anti-inflammatoires. Eh oui, la cosmétique (vraiment) naturelle a un énorme intérêt : ses excipients sont aussi des actifs. Le Tocopherol, dont les huiles de germes de blé ou de tournesol sont riches, est également réparateur cutané, bon hydratant et activateur de la micro-circulation : tout ce qu’il faut pour maintenir l’élasticité et la santé de la peau. L’acide Phytique est aussi éclaircissant et unifiant pour le teint : il inhibe la tyrosinase responsable de la pigmentation de la peau.
Un soin qui se revendique naturel doit normalement vous préserver du BHT. A plus forte raison s’il est bio, le bio excluant explicitement le BHT. Mais attention au greenwashing : le Tocopherol de vos cosmétiques peut être d’origine synthétique sans plus de précisions sur sa liste INCI. Naturel, il est souvent issu de l’huile de palme. Aïe. Comme toujours, vérifiez les chartes, interrogez les marques. Pour notre part, vous le savez, nos cosmétiques sont 100% naturels et nous excluons toute goutte d’huile de palme de tous les ingrédients de tous nos produits.
Enfin, bien sûr, n’oubliez pas de préserver votre assiette du BHT : évitez les aliments transformés et traquez le code E321 qui le dèsigne.
Le BHT est un ingrédient au moins controversé, encore insuffisamment documenté pour ses effets sur la santé. Mais il n’existe aucune autre raison qu’économique de continuer à l’utiliser plutôt que le Tocopherol. Les fortes suspicions et le précédent de son proche cousin le BHA (Butylhydroxyanisole), pour lequel elles se sont largement vérifiées, devrait nous inciter à la plus grande prudence. Restons optimistes : le BHA est de moins en moins utilisé. Espérons qu’il en sera prochainement de même avec le BHT.
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