Se ronger les ongles : quelles solutions naturelles pour arrêter ?
Ecrit le 14.Oct.20 par Anne-Marie — Mis à jour le 14.Apr.21
Vous souffrez d’onychophagie ? Vous n’êtes pas seul.e ! 1 personne sur 3 aurait tendance à se ronger les ongles. Pour autant, ce n’est pas anodin… Tic ancré depuis des années ou manie plus récente, voici tous nos conseils pour arrêter.
Se ronger les ongles : plus qu’une simple mauvaise habitude
Se ronger les ongles : une véritable addiction
Tendance à minimiser, reproches de manquer de volonté : votre entourage a du mal à comprendre que se ronger les ongles est une véritable addiction. Un objet d’études scientifiques, très proche de l’addiction du fumeur. Certains se rongent même les ongles dans leur sommeil !
Le plus souvent, on commence à se ronger les ongles dans l’enfance ou à l’adolescence. Au gré de grands changements, d’un stress d’avant rentrée dans un nouvel établissement, pour se donner une contenance quand on est timide, qu’on s’ennuie… Bref, dans des situations d’inconfort. Le mimétisme joue beaucoup : une bonne motivation pour arrêter, si vous êtes parent.
Parfois, on perd cette mauvaise habitude en grandissant. Parfois elle s’installe. Comme un doudou dont on n’arriverait pas à se défaire, se ronger les ongles devient un réflexe anti-stress, une routine réconfortante. Une soupape émotionnelle a priori plutôt inoffensive : tant que cela se limite à ne pas faire joli, il y a plus grave ! Sauf que se ronger les ongles n’est pas qu’un problème esthétique…
De (très) bonnes raisons d’arrêter de vous ronger les ongles
Une habitude risquée pour vos ongles…
Vous êtes sûrement déjà allé.e un peu trop loin : ça saigne, ça brûle, ça pique, c’est douloureux au toucher. Inflammation, infection menant à un panari ou un très douloureux ongle incarné : vous vous en souvenez encore. Sans parler du risque – rare mais réel- de septicémie. Les dégâts peuvent être définitifs : à force d’être rongés, vos ongles s’abîment, sont sujets à des mycoses et champignons. Le risque ? Les perdre, partiellement ou complètement. Aïe.
… mais aussi pour vos dents !
Vos dents n’apprécient pas plus : gingivites provoquées par les microfragments d’ongles, fragilisation de l’émail via des microfissures, usure... Vous ne leur faites clairement pas du bien.
Une autoroute pour les bactéries et virus
En portant vos doigts à la bouche vous invitez des millions de germes, virus et bactéries à pénètrer votre organisme. Et il en reste toujours, sous et autour des ongles, même soigneusement lavés. Alors quand vous grignotez vos ongles juste après avoir tenu la barre du bus, tapé votre code de carte bancaire ou pianoté sur votre smartphone… Au programme des réjouissances ? Caries, infections de la bouche, mauvaise haleine, affaiblissement du système immunitaire. Coucou les bactéries E-coli ou salmonelle, les virus de gastro-entérite. Et de coronavirus, bien sûr. Les bouts d’ongles peuvent aussi entraîner des réactions inflammatoires du larynx et, même si c’est rare, des problèmes pulmonaires en passant dans les bronchioles.
Vous ingérez tout ce que vous touchez
Un conseil : si vous rongez vos ongles, faites une croix sur les vernis. Déjà pas terribles pour la santé, c’est alerte rouge quand on les ingère. A cause de leur formaldéhyde, notamment. Mais s’il n’y avait que ça… Ajouté à toutes les substances dangereuses, toxiques, irritantes, perturbateurs endocriniens que nos doigts collectent dans notre environnement, bonjour l’effet cocktail !
C’est décidé : j’arrête de me ronger les ongles. Et naturellement.
La décision est prise, vous arrêtez de vous ronger les ongles. Avec une difficulté de taille : vos ongles sont toujours à portée de dents ! Et pas de ligne Info Onychophagie Service, de patch ou centre de dèsintoxication pour vous aider. Il va vous falloir une bonne dose de volonté. Et quelques trucs et astuces.
Soyez réaliste
Ne soyez pas trop ambitieux.se. Arrêter de se ronger les ongles, surtout si cela fait longtemps, ne se fait pas en un coup de baguette magique. Soyez indulgent.e avec vous-même, fixez-vous des objectifs progressifs. Concentrez-vous sur un ongle à préserver, protègez-le éventuellement avec un pansement, un tissu ou un dé à coudre et observez-le renaître ! Cela devrait vous motiver pour y ajouter un 2e… un 3e… puis la main entière. Adaptez le rythme à vos ressentis : passer à un sevrage brutal sera peut-être finalement une meilleure option.
Le vernis amer : beûrk à plus d’un titre
Ah, les fameux vernis amers… Vous y avez peut-être eu droit enfant (ce qui laisse songeur sur leur efficacité, non ?). Soi-disant sans danger, à base d’extraits d’écorces d’agrumes… Vraiment ?
La réalité est moins rassurante. Au menu : Benzonphenone-1, alcool dénaturé par des esters de glycol et autres phtalates, polymères de synthèse comme l’Octylacrylamide/Acrylates/Butylaminoethyl Methacrylate copolymer… entre autres ingrédients synthétiques polluants, irritants, allergisants voire perturbateurs endocriniens. Ce terrible goût amer ? Du pamplemousse, peut-être, mais surtout du Benzoate de Dénatonium : une substance si puissante qu’une cuillère à café en serait détectable dans une piscine ! Efficace, a priori sans danger pour notre santé… mais irritant pour les yeux et favorisant asthme et urticaire chez les travailleurs qui le manipulent.
Et vous ne pourrez pas vous empêcher, au moins les premiers temps, de porter tout de même vos ongles à vos dents. Gare aux irritations, des lèvres jusqu’à l’estomac ! Conclusion : on oublie (d’autant plus pour nos enfants).
Dégoûtez-vous naturellement
Associer vos ongles à une sensation dèsagréable peut cependant aider. A condition qu’elle soit inoffensive. Selon vos (dé)goûts, frottez ou laissez mariner vos ongles avec de l’ail, de l’oignon, du poivre, du vinaigre ou du citron. Certains optent pour le piment ou la moutarde : risqué pour la peau et les yeux que l’on touche régulièrement sans s’en rendre compte.
Plus ongles et peau friendly : le gel d’Aloe Vera, pas vraiment au goût de nos papilles, à toujours choisir avec soin. Ou des huiles essentielles : Cinnamomum Cassia, Tea Tree, Thym à Linalol, Sauge Sclarée, Laurier à utiliser impérativement diluées en vérifiant leurs contre-indications auprès de professionnels. Et enceinte comme pour les enfants, c’est non ! Plus sûr : optez pour une huile végétale dont vous n’appréciez pas le goût ou appliquez régulièrement une bonne couche de crème naturelle et bio pour les mains.
L’avantage : ces solutions sans danger, à quelques précautions près, peuvent même apporter des nutriments utiles pour régénérer vos ongles, éviter infections et inflammations. Mais n’en attendez pas de miracle : votre onychophagie est très ancrée ? Vous passerez outre les goûts les plus désagréables pour les grignoter…
Détournez votre attention
Autre astuce : occuper vos doigts et votre bouche avec un substitut moins addictif et/ou nocif. Tripotez un trombone, un ruban, tout autre objet anti-stress. Mâchez : plutôt que des sucreries ou chewings-gums écotoxiques pleins de perturbateurs endocriniens (BHA, dioxyde de titane…), optez pour des racines de réglisse, guimauve, gingembre… Ou des fruits : peler et manger des clémentines est très efficace (et vous confronte à votre manque d’ongles pour amorcer leur épluchage).
Vous pouvez rendre vos ongles moins accessibles, notamment dans les situations à risque : portez des gants dans les transports, devant la télé, en lisant… La pose de faux ongles ? Oubliez ce conseil fréquent, sauf si vous êtes en manque de substances cancérogènes, toxiques, perturbateurs endocriniens et polluantes.
Luttez autrement contre le stress
Vous rongez vos ongles sous l’effet du stress ? Testez d’autres façons de relâcher la pression et vous recentrer : relaxation, sophrologie, méditation, yoga, sport, balades en plein air... Et dormez suffisamment, c’est le B-A-BA. Vous vous rongez ongles et peaux jusqu’au sang, depuis des années ? Renseignez-vous sur les techniques d’hypnose ou d’acupuncture.
Des infusions ne feront pas de miracles seules mais valériane, camomille, passiflore, tilleul ou mélisse seront un appui précieux. Côté alimentation, certains nutriments essentiels au bon fonctionnement de notre système nerveux ont un impact direct sur les neuromédiateurs : la tyrosine (dans les amandes, avocats, bananes, sésame, soja...), certains composants du lait, le magnésium, les omega-3, le sélénium, les vitamines B et C.
Attaquez-vous au(x) problème(s) de fond
Si votre onychophagie exprime un malaise plus profond, traiter ses seules manifestations ne suffira pas. Vous cherchez à aider un enfant ? Injonctions et sermons seront contre-productifs. On se ronge souvent les ongles pour des raisons plus complexes qu’on ne croit.
Comprendre pourquoi vous rongez vos ongles est essentiel. Stress, ennui, toc ? Anxiété, frustration, impatience, peurs ? Essayez de prendre conscience du moment où tout a commencé, des contextes qui vous font ronger plus intensément vos ongles. Peut-être le moment de changer quelque chose dans votre vie ? D’envisager une thérapie comportementale ? Vous pourriez presque remercier votre onychophagie de vous aider à regarder les choses en face !
Valorisez vos résultats
Quand les choses commencent à s’améliorer, gardez vos ongles courts, pour limiter les tentations. Mais taillez-les joliment, soignez-les : vous hésiterez à les abîmer et les aiderez à repousser plus vite et plus forts avec une bonne crème pour les mains, de l’huile de ricin.
Prenez régulièrement des photos pour visualiser votre progression : des résultats rapides vous encourageront. Et récompensez-vous de vos efforts : offrez-vous cette bague qui vous fait tant envie, mettez-vous enfin à la guitare avec des ongles et bouts des doigts 100% opérationnels ou… savourez simplement de réussir à défaire les nœuds sans demander d’aide !
Produits recommandés