Dans votre salle de bain, c’est clair : des cosmétiques naturels et bio 100% sûrs sinon rien. En revanche, dans le tiroir de votre table de nuit, honnêtement… vous ne savez pas vraiment ce que contient votre gel lubrifiant intime. Mais vous faites avec : vous ne pouvez pas vous en passer. Bonne nouvelle, vous n’êtes pas condamné.e à mettre n’importe quoi sur vos parties génitales : le lubrifiant naturel, vraiment naturel, existe ! Alors, quels sont les ingrédients à éviter absolument ? Suivez le guide !
Pourquoi choisir un lubrifiant naturel ?
Ecrit le 10.Feb.21 par Anne-Marie Gabelica — Mis à jour le 04.Mar.22
Pourquoi passer au lubrifiant naturel ?
Un gel lubrifiant intime : pour quoi faire ?
En théorie, lors d’une pénétration sexuelle vaginale, le corps féminin produit le meilleur lubrifiant naturel : la cyprine. Eh oui, la nature a tout prévu : la transsudation vaginale, liée à l’excitation, assure la lubrification vaginale nécessaire pour un rapport sans douleur et des sensations au top. Oui, mais il suffit d’un déséquilibre hormonal et la belle machinerie s’enraye. Ménopause ou préménopause, certaines périodes du cycle, état de santé, fatigue ou anxiété, mycose, grossesse, contraception hormonale, hormonothérapie, chimiothérapie, ou radiothérapie sont autant de causes susceptibles de diminuer la lubrification vaginale.
Ponctuelle ou chronique, la sécheresse vaginale concerne une femme sur 6 ! Les rapports deviennent désagréables, voire douloureux, plaisir et libido en prennent un coup. Le lubrifiant intime peut aussi être une aide précieuse pour atténuer les problèmes d’éjaculation précoce. Et il s’impose pour certaines pratiques comme la pénétration anale. Bref, le (bon) choix d’un lubrifiant naturel n’est pas une question anecdotique. D’autant moins quand on songe à sa zone d’application… et que l’on se penche sur la composition des gels lubrifiants du commerce.
Bien choisir votre lubrifiant naturel, c’est essentiel
Premier critère de choix de votre lubrifiant : votre contraception. Un gel lubrifiant mal choisi peut rompre ou rendre poreux les préservatifs. Oups.
Et puis votre lubrifiant doit… lubrifier. Autrement dit apporter une substance glissante dans le vagin, sur les lèvres et/ou le pénis pour pallier l’insuffisance de lubrifiant naturel anatomique. Directement en contact avec les muqueuses hyper-perméables de vos zones les plus intimes, donc.
Là, il est en plus grandement susceptible d’y perturber le fragile écosystème de votre flore vaginale, décisive barrière anti-germes. Ses bactéries, les lactobacilles, acidifient le vagin afin de bloquer le développement des indésirables… tant qu’elles sont suffisamment nombreuses pour faire face. La moindre perturbation peut leur être fatale et ouvrir la porte aux irritations et infections (coucou les mycoses…). Et à cet égard, les lubrifiants conventionnels posent de sérieux problèmes
Les gels intimes conventionnels : un plaidoyer pour les lubrifiants naturels
Déjà, avec les lubrifiants du commerce, il n’est pas facile de savoir ce que vous appliquez réellement au plus intime de votre anatomie : ils ne sont pas forcément transparents sur leur composition. Tout simplement parce qu’ils n’y sont pas obligés. La règlementation cosmétique ne les concerne pas : aucune obligation de liste INCI détaillée. Votre crème pour les pieds est plus réglementée que votre lubrifiant intime !
Et quand leur composition est connue, c’est rarement réjouissant. Même pharmaceutiques, les lubrifiants conventionnels sont remplis de ces mêmes ingrédients que vous vous efforcez d’éviter à tout prix dans vos cosmétiques. Des substances bannies de votre épiderme s’invitent sur les muqueuses de votre appareil reproductif ! Polluantes, irritantes car perturbatrices de la flore vaginale. Ou carrément incriminées dans des problèmes de fertilité et risques de cancers. On marche sur la tête.
L’effet lubrifiant est dans l’immense majorité des cas obtenu à grands renforts d’ingrédients pétrochimiques : vaseline (ou gelée de pétrole) et huiles minérales polluantes favorisant les infections vaginales. Les lubrifiants à base de silicones ? Ils n’ont rien à leur envier : hyper polluantes, non biodégradables, certaines silicones ont montré de légers effets de perturbateurs endocriniens, cancérigènes et toxiques pour la reproduction. Les lubrifiants à base d’eau ? Ils contiennent obligatoirement des conservateurs. Synthétiques, évidement. Irritants, polluants, parfois neurotoxiques, cancérigènes et perturbateurs endocriniens : phénoxyéthanol, parabens... L’EDTA ? Directement mis en cause dans les problèmes d’infertilité masculine.
Certains lubrifiants sont aromatisés…à grand renfort de parfums synthétiques donc de phtalates favorisant mycoses, irritations, allergies et perturbation endocriniennes. Ou sucrés avec du glycérol, soupçonné de jouer un rôle dans les problèmes d’infertilité masculine en désorientant et ralentissant les spermatozoïdes…
Nous sommes donc condamné.e.s à faire un choix entre une vie sexuelle épanouie ou notre santé ? Non, heureusement !
Quel lubrifiant naturel intime privilégier ?
Le système D : à oublier
Crèmes et autres cosmétiques pour la peau, même les plus naturels, ne sont pas formulés pour respecter muqueuses et flore vaginale : attention aux effets secondaires. Et ils sont sans garantie en cas d’utilisation de préservatif…
La salive ? 100% naturelle, écologique et bon marché, toujours disponible, totalement compatible avec les préservatifs. Mais, constituée d’eau, elle ne lubrifie pas : elle humidifie. Elle sèche rapidement en asséchant les muqueuses : son effet s’estompe vite pour une sensation un peu collante et irritante. Avec un risque sérieux de transmettre microbes et virus, notamment l’herpès, au passage.
Plusieurs options s’offrent à vous si vous souhaitez passer au lubrifiant naturel. Mais toutes ne se valent pas.
Les lubrifiants naturels du commerce ? Oui et non…
Surfant sur l’aspiration des consommateurs à des produits plus sains, les gammes autoproclamées lubrifiant naturel fleurissent. Attention, le greenwashing se faufile jusque dans notre intimité ! Ne vous fiez pas aux packagings, décortiquez impérativement les étiquettes… quand elles sont là et exhaustives : un lubrifiant naturel n’a pas plus d’obligation de transparence qu’un conventionnel.
Un lubrifiant naturel certifié bio offre certaines garanties : silicones et huiles minérales en sont exclues. Mais un label ne protège pas forcément vos muqueuses de toute substance irritante voire plus problématique... Là non plus, pas de confiance aveugle, informez-vous sur les points forts et points faibles des différents labels bio en cosmétiques.
Le gel d’Aloe Vera pur ? Non irritant et doux, cicatrisant, apaisant, compatible avec les préservatifs et sex-toys, il a une texture vraiment proche des gels lubrifiants classiques. Mais quelques inconvénients : il sèche vite et exige d’être appliqué à plusieurs reprises. Surtout, le greenwashing règne aussi : vous risquez fort d’avoir affaire à un gel reconstitué plein d’additifs (parfum, gélifiants, conservateurs). Pour ne pas vous tromper, retrouvez tous nos conseils pour bien choisir un gel d’Aloe Vera naturel.
Lubrifiant naturel DIY : avec quelques précautions
Vous trouverez facilement des recettes de lubrifiant naturel sur le net. Mais attention, contrairement à notre credo pour votre épiderme, pour vos muqueuses intimes le moins d’ingrédients est le mieux. Beaucoup suggèrent de jouer sur des sensations de fraîcheur/chaleur avec des huiles essentielles : prudence ! Potentiellement irritantes sur la peau, certaines avec des effets œstrogen-like, elles n’ont vraiment rien à faire sur les muqueuses vaginales.
Si vous souhaitez fabriquer votre lubrifiant naturel, misez plutôt sur la simplicité du gel de lin : aucune contre-indication, compatible avec les préservatifs, facile et économique, respectueux des muqueuses. Il suffit de faire bouillir 1 dose de graines de lin brun bio pour 4 doses d’eau pendant environ 15 mn en remuant régulièrement. L’eau devient visqueuse, les graines ne flottent plus en surface ? Filtrez avant refroidissement. Attention : le gel de lin ne se conserve pas plus de 7 jours au frigo et la propreté de vos ustensiles doit être absolument irréprochable.
Le meilleur lubrifiant naturel : les huiles ou beurres végétaux
Excellents lubrifiants naturels, parfaitement sains pour la santé, respectueux des muqueuses et de la flore bactérienne, 100% naturels et écologiques si on les choisit bio, purs et première pression à froid : les huiles et beurres végétaux ont tout bon. Mieux : bien choisis, ils ne se contentent pas de ne pas déséquilibrer nos zones intimes, mais peuvent apporter bien plus.
Une précaution, cependant :
si vous utilisez des préservatifs, les huiles et beurres végétaux ne sont compatibles qu’avec ceux composés de polyuréthane.
Pour les préservatifs en latex ou polyisoprène, c’est NON : gros risque sur leur intégrité.
Vérifiez plutôt 3 fois qu’une...
Quels huiles ou beurres végétaux choisir comme lubrifiant naturel ?
• Le grand classique : l’huile vierge de Coco non raffinée. Facile à manipuler grâce à sa texture solide, une odeur sensuelle et un goût gourmand, elle ne s’évapore pas : l’effet lubrifiant d’une seule noisette appliquée sur le pénis ou la vulve duuuuure 😉. Antibactérienne, antifongique et hydratante : plutôt intéressant pour les muqueuses intimes ! Attention aux problématiques environnementales et éthiques, pas toujours au rendez-vous… On vous explique tout ici : Bien choisir son huile de Coco. Beurre de Karité ou de Cacao remplissent également très bien la mission.
• Vous préférez une huile végétale ? N’importe laquelle ou presque fait l’affaire : Amande douce, Noisette, Jojoba, Macadamia, Olive, Bourrache… celle que vous avez sous la main, dont vous aimez l’odeur, le goût. Le top ? Un mélange d’huiles végétales bio de qualité, apaisantes et nourrissantes qui fera le plus grand bien à vos muqueuses.
Bref, faites-vous plaisir ! 😉
Sans négliger de consulter, en cas de sécheresse chronique, qui dure ou très intense, afin d’en identifier médicalement les causes, même lorsque vous avez l’impression qu’elles sont évidentes.