Le sel d’aluminium des déodorants… Dangereux ? Inoffensif ? Douteux ? Difficile de se faire une idée au gré des annonces contradictoires des scientifiques, industriels et même des autorités sanitaires… Alors, de quels éléments disposons-nous pour tenter de répondre à LA question : faut-il bannir les sels d’aluminium de nos déodorants ? Faisons le point.
Décryptage : le sel d’aluminium et les déodorants
Ecrit le 22.Sep.21 par Anne-Marie Gabelica — Mis à jour le 29.Jun.23
Pourquoi y a-t-il des sels d’aluminium dans les déodorants ?
L’aluminium : on est cerné !
Avant d’entrer dans le vif du sujet, savez-vous vraiment ce qu’est l’aluminium ? Un métal gris argenté, malléable et léger, remarquablement résistant à l’oxydation. Et, surtout, le troisième élément le plus présent dans la nature et la croûte terrestre ! Nos eaux, nos sols baignent littéralement dans l’alu… tout comme nous !
Notre alimentation est pleine d’aluminium : naturellement (céréales, légumes, poissons…) mais aussi via nos additifs, ustensiles, contenants alimentaires. Notre eau du robinet contient elle aussi un peu d’aluminium. Ajoutons encore nos prothèses dentaires, certains médicaments et… nos cosmétiques et produits d’hygiène, au premier rang desquels nos déodorants. Là-même où la présence d’aluminium fait le plus débat.
Que font les sels d’aluminium dans les déodorants ?
Mais pourquoi du métal dans nos déodorants ?
La question des sels d’aluminium ne devrait se poser que dans les antitranspirants ou antiperspirants : dans ces produits qui bloquent la sudation, les sels d’aluminium jouent un rôle-clé. Puissamment astringents, ils entravent la sécrétion de la sueur en réduisant le diamètre des pores. Et remplissent parfaitement leur mission !
Un véritable déodorant n’est pas censé bloquer la transpiration : il se contente d’absorber l’humidité, freiner le développement des bactéries responsables des mauvaises odeurs et les masquer. Théoriquement, les sels d’aluminium n’ont donc rien à faire dans les déodorants…
Mais dans les faits, la frontière n’est pas si nette. Notre intolérance grandissante à la transpiration a encouragé les marques de déodorants à rivaliser de promesses surréalistes. Et dites-vous bien qu’un déodorant ne peut pas tenir 24 à 72h sans sels d’aluminium…
Les sels d’aluminium des déodorants : c’est quoi, exactement ?
Déodorants ou antitranspirants, l’aluminium est bien souvent au cœur des formulations.
Mais pour qu’il s’intègre au reste de la formule et se fonde à notre film hydrolipidique, il doit être soluble dans l’eau et le gras. Voilà pourquoi il est utilisé sous forme de sel d’aluminium : des molécules toutes petites, utilisées en grande quantité. Un antitranspirant peut contenir jusqu’à 20% de sels d’aluminium (qui correspond à une teneur de 5% d’aluminium environ).
Quel est le souci avec les sels d’aluminium dans les déodorants ?
Après tout, si l’aluminium est si abondant dans la nature pourquoi devrions-nous nous méfier des sels d’aluminium de nos déodorants ?
Aluminium et santé : des dangers connus
Naturel n’est pas synonyme de bon pour la santé, l’aluminium en est le parfait exemple : il ne nous apporte rien et notre organisme ne sait pas vraiment s’en débarrasser. Ingéré, il s’accumule dans nos tissus et nos organes…
Et au-delà d’un certain seuil, l’aluminium peut entraîner des conséquences sur notre santé : pour les reins, le foie, le système respiratoire. Mis en cause dans le développement de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson, d’atteintes osseuses, anémies, de pathologies intestinales, diabètes et cancers, l’aluminium serait même capable de passer le placenta.
On connaît la nocivité de l’aluminium quand il est ingéré et inhalé, notamment chez les travailleurs de l’aluminium. On a beaucoup moins de certitudes quant à ses effets par voie cutanée sous forme de sels d’aluminium…
Sels d’aluminium, déodorants et santé : 10 ans de controverses et revirements
Le sujet des sels d’aluminium de nos déodorants agite scientifiques, médias, industriels et autorités de santé depuis plus de 10 ans. Une question, plus particulièrement : les sels d’aluminium des déodorants augmentent-ils le risque de cancer du sein ?
Retraçons l’historique.
• Le point de départ : la hausse continue des cancers du sein chez des femmes de plus en plus jeunes et leur localisation dans une écrasante majorité du côté du creux de l’aisselle inquiètent chercheurs et autorités.
• 2009 : une première étude suisse concluent d’expériences in vitro que oui, l’aluminium transforme (rapidement !) des cellules mammaires en cellules malignes. Dans un contexte d’effet cocktail lié aux multiples sources quotidiennes d’aluminium, l’ANSM juge préférable d’encadrer l’usage des sels d’aluminium dans les déodorants : limiter leur concentration à 0,6% et déconseiller leur usage sur peau lésée et irritée. Mais cet avis n’est… qu’un conseil.
• 2014 : à Bruxelles, le CSSC, Comité de chercheurs indépendants auprès de la Commission Européenne, conclut qu’en l’absence de preuves convaincantes il est hors de question de toucher à la réglementation. Les industriels soufflent.
• 2016 : re-re-virement. Les chercheurs constatent, in vivo cette fois, sur des souris, le développement rapide de tumeurs agressives. Selon une étude autrichienne des femmes utilisant un déodorant aux sels d’aluminium plusieurs fois par jour sur aisselles rasées avant l’âge de 30 ans présentent un risque de cancer du sein doublé. Et que les tissus mammaires des femmes ayant déclaré un cancer du sein contiennent plus d’aluminium, plus encore lorsque leur tumeur est près de l’aisselle. Ça sent le roussi pour les sels d’aluminium dans nos déodorants...
• Sauf que… d’autres tests en parallèle les contredisent. En 2020, le CSSC intervient de nouveau et adoube les déodorants aux sels d’aluminium au grand soulagement des industriels. Les sels d’aluminium de nos déodorants seraient donc finalement incapables de pénétrer la peau et en concentration bien trop faible pour jouer un rôle dans le développement de cancers du sein.
Bref, vérifiez toujours la date d’un article sur les sels d’aluminium dans les déodorants : d’une année sur l’autre vous passerez de « finalement jugés inoffensifs » à « en passe d’être retirés du marché ? » et inversement !
Alors, faut-il vraiment éviter le sel d’aluminium dans les déodorants ?
Alors, que faire face à ces revirement successifs ? La législation européenne qui s’impose ne dit rien ou presque !
Aujourd’hui aucun seuil n’est imposé pour les sels d’aluminium dans les déodorants. Doit-on ou non bannir les sels d’aluminium de nos déodorants ?
Chez oOlution, on a notre avis, bien entendu ! Les termes de notre réflexion ?
Les sels d’aluminium dans les déodorants : résumé entre doutes et certitudes
Nous n’avons pas de certitudes sur :
• la capacité du sel d’aluminium de nos déodorants à pénétrer notre peau.
Selon certains ils sont suffisamment petits pour franchir la barrière cutanée, surtout sur une zone de peau fine, lésée par le rasage et dissous en partie par des composants de notre sueur.
Pour d’autres, les sels d’aluminium restent en surface et le frottement de nos vêtements les éliminent...
• le seuil d’alerte
Quelle quantité d’aluminium notre organisme peut-il gérer sans dommages ? Quel est son rôle dans le développement des cancers ?
• la concentration acceptable en sels d’aluminium dans les déodorants
Mais l’ANSM avait d’abord évoqué 1,2%... puis 0,6%. Dans tous les cas bien loin des 20% souvent constatés dans les antitranspirants !
Mais on sait que :
• les déodorants sont utilisés au quotidien voire plusieurs fois par jour sur des zones sensibles, carrefour de notre système lymphatique qui draine toute la glande mammaire, et souvent sur peau lésée donc plus perméable,
• nous ingérons beaucoup d’aluminium au quotidien. Et chaque source d’aluminium évitée, c’est l’effet cocktail qui est atténué.
Or, les sels d’aluminium sont simples à éviter dans les déodorants !
Alors s’il est facile de se passer des sels d’aluminium dans les déodorants, dans le doute, pourquoi continuer à les utiliser ?
Certaines astuces déodorants maison ou naturelles peuvent laisser à désirer, c’est vrai, entre efficacité faible, irritations cutanées, fausses bonnes idées.
Mais on peut totalement éviter les sels d’aluminium dans les déodorants sans aucune concession sur l’efficacité. La preuve : nos déodorants solides 100% naturels Keep Cool oOlution !
Sans parfum ou aux notes d’agrumes, ils sont 100% naturels, sans aucune trace de sel d’aluminium ni aucune autre substance controversée. Ce qu’ils contiennent? Des huiles, cires et beurres végétaux bio, des poudres 100% d'origine naturelle, des extraits végétaux bio.
Eviter les sels d’aluminium dans les déodorants : du 3 en 1 !
Et il existe bien d’autres raisons d’éviter les sels d’aluminium dans nos déodorants !
Contrarier la sudation, une très mauvaise idée
La transpiration ce n’est pas seulement des auréoles et odeurs indésirables mais un processus indispensable à notre santé : régulation de la température, évacuation des toxines, protection de la peau… Un véritable déodorant naturel qui n’est que déodorant est largement plus recommandable qu’un antitranspirant aux sels d’aluminium.
Votre organisme s’y habitue et revenir en arrière est parfois difficile : votre épiderme a parfois besoin d’une phase de détox des sels d’aluminium !
Les déodorants aux sels d’aluminium sont mauvais pour la peau
Savez-vous comment les sels d’aluminium rétrécissent nos pores ? Ils créent une inflammation pour pousser la peau à se défendre en s'épaississant. Le bouchon ainsi créé empêche la sueur de s'écouler. Chaque application de déodorant aux sels d’aluminium est une véritable agression pour la peau et sa flore cutanée ! Le risque ? Des pores encrassés, des glandes sudoripares enflammées. Rien de bon !
Les sels d’aluminium : quand notre déo abîme la planète
Enfin, le sel d’aluminium et même l’aluminium n’existent pas à l’état brut dans la nature. On l’extrait de minerais, comme la bauxite, abondante dans les zones de forêts tropicales. Une exploitation désastreuse : déforestations, déchets toxiques (les fameuses boues rouges de métaux lourds qui contaminent sols, eaux et populations) et une production industrielle hyper énergivore (pour laquelle on construit de gigantesques barrages hydrauliques au Brésil, catastrophiques pour les écosystèmes et les populations).
Rien de tel avec nos déodorants solides naturels qui prennent le plus grand soin des peaux même les plus sensibles avec pas moins de 25 plantes protectrices, excluent toute substance problématique (alcool irritant, parfums et conservateurs synthétiques …) et minimisent au maximum leur impact environnemental…
Alors si le choix n’est pas opter pour un déodorant aux sels d’aluminium néfaste pour la santé, la peau, l’environnement et rien, pourquoi s’en priver ? 😉 Mais si vous ne faites pas ce choix, quelques recommandations : évitez les antitranspirants, préférez les sticks ou roll-on aux sprays et aérosols appliqués sur une surface plus large qui vous font immanquablement respirer les particules indésirables et évitez d’utiliser un déodorant aux sels d’aluminium sur peau irritée, juste après le rasage et l’épilation.
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