Comment choisir son savon solide ?
Ecrit le 04.Mar.20 par Anne-Marie — Mis à jour le 30.Sep.21
Les flacons ont dèserté le bord de votre baignoire au profit du savon solide qu'on vous a vanté plus écolo, plus sain, meilleur pour la peau ? Excellente idée ! Tout cela est très vrai... à condition de bien le choisir. Et ça n'est pas si simple : avec l'heureux développement du Zéro Déchet, le pire côtoie le meilleur. Suivez le guide !
Le savon solide, forcément meilleur ?
Longtemps ringardisé, le savon solide a fait son grand come-back. Et c'est tant mieux ! Pour la planète, déjà. Car qui dit liquide, dit flacons. Généralement plastiques, potentiellement recyclables mais rarement recyclés... En face, un savon solide cela peut être zéro emballage, 25% de CO2 en moins sur tout son cycle de vie et une assurance anti-surconsommation : rien que pour les mains, on en utilise 6 fois moins qu'avec un produit liquide. Évidemment, cela se répercute sur le porte-monnaie : même haut de gamme, le savon revient au final 3 fois moins cher.
Autre gros avantage du savon solide : il se passe de conservateurs. Impossible de faire l'impasse pour les gels douches qui contiennent beaucoup d'eau. Et si les parabens sont heureusement devenus rares, leurs remplaçants les plus courants, methylchloroisothiazolinone ou methylisothiazolinone, sont au moins aussi dangereux. Ils sont d'ailleurs interdits dans les produits sans rinçage... Ajoutons quelques fabuleuses innovations comme les gels douche exfoliants et leurs billes micro-plastiques, dèsastreuses pour les milieux aquatiques. Bref, pas terrible.
Mais pour le reste, s'ils sont conventionnels, un savon ou un gel douche, c'est du pareil au même. Ce qu'on leur reproche ? Pas leur efficacité : pour nettoyer, ils nettoient. Mais à quel prix ! La faute à leurs tensio-actifs sulfatés, pétrochimiques et hyper polluants. Notamment le Sodium Lauryl Sulfate (SLS) ou Sodium Laureth Sulfate (SLES) : peu chers et super moussants, sans pitié pour toutes les impuretés... et pour le gras de notre film hydrolipidique. S'ils peuvent dégraisser un moteur, dites-vous bien que votre sébum n'y résistera pas. Votre peau est propre, certes, mais irritée, fragilisée et exposée aux autres substances dangereuses... dont ils ne sont pas avares : EDTA stabilisateur de couleur et texture, perturbateurs endocriniens du BHT antioxydant et des parfums synthétiques allergisants, colorants controversés comme le dioxyde de titane... Une mousse abondante, une couleur exotique, un parfum original ? Méfiance !
Un label bio vous préservera de certaines substances mais pas de toutes : l'ammonium lauryl sulfate, par exemple, tensioactif d'origine naturelle mais irritant, est autorisé par Ecocert ou Cosmebio. Pour offrir le meilleur à votre peau, il faut chercher plus loin.
Le bon gras fait le bon savon
La réaction chimique qui produit le savon, la saponification, a été mise au point il y a des siècles. Ce qu'il lui faut ? Les triglycérides d'un corps gras et un agent alcalin. Côté alcalin, peu de questions à se poser : de la soude pour un savon solide, de la potasse pour un savon mou. Côté gras, il y a plus de choix puisqu'en théorie tous les corps gras peuvent être saponifiés... avec des résultats plus ou moins recommandables.
Les graisses animales, suif ou saindoux sont utilisées depuis l'Antiquité. Elles n'ont pourtant pas grand-chose pour plaire : obtenues en fondant de la graisse d'animaux, elles donnent des savons qui rancissent vite, sans intérêt voire irritants pour la peau. Pourtant, les industriels les utilisent encore largement. Eh oui, il n'existe pas moins cher pour produire du savon... Attention aux savons de supermarchés, au faux artisanat des marchés ou boutiques de souvenirs : Sodium Tallowate ? De la graisse de bœuf. Sodium Lardate ? Du porc. Quant aux laits d’ânesse ou de chèvre c'est différent : ils n'interviennent pas dans la saponification, sont ajoutés ensuite et leurs vertus sont réelles. Mais chez oOlution, nous avons fait un choix éthique : ne participer à aucune exploitation animale.
D'autant plus que les graisses végétales les mettent KO. Leurs acides gras, en forte affinité avec notre peau, donnent un savon sain et efficace. Et elles ont un gros plus : leur fraction insaponifiable. Leurs vitamines E, A, squalène, phytostérols, terpènes ne réagissent pas avec la soude mais restent intacts. Le savon hérite du coup de leurs précieuses propriétés : antioxydantes, protectrices, restructurantes, nourrissantes, adoucissantes... Avec l'immense variété des huiles végétales, facile de répondre à tous les besoins de la peau ! Évitez juste la dèsastreuse huile de palme, courante même dans des savons dit traditionnels. Une fois saponifiée, elle apparaît comme Sodium Palmate ou Sodium Palm Kernelate.
Recherchez plutôt le beurre de Karité, Sodium shea butterate, exceptionnellement riche en insaponifiables, pour un savon solide onctueux et nourrissant. L'Olive, Sodium olivate, aux insaponifiables précieux, lave en douceur. L'huile de Coco, Sodium cocoate, au fort pouvoir lavant, donne une mousse agréable et une texture bien dure au savon solide. Tous entrent dans la composition de notre Soap Rise. Vous voyez : additifs et tensio-actifs chimiques sont réellement inutiles !
Un savon doux : une question de glycérine et de température
Le savon, même obtenu avec les meilleures huiles végétales, a cependant un défaut : c'est un tensioactif alcalin. Il décape forcément notre peau au pH légèrement acide. C'est d'ailleurs ce qu'on lui demande pour débarrasser la peau des impuretés et excès de sébum.
C'est là qu'intervient la seconde substance produite par la saponification : la glycérine. Elle ne lave pas mais son rôle est tout aussi essentiel. Émolliente, hydratante, capable d'attirer l'eau, elle dépose un film protecteur : de quoi compenser l'action du savon en restaurant quasi immédiatement le film hydrolipidique. Sans elle, il tiraillerait terriblement ! Le processus de fabrication de votre savon détermine la quantité et la qualité de sa glycérine.
Côté industriel, c'est la cata ! Pour accélérer la saponification et améliorer la rentabilité, les industriels chauffent à très haute température un mélange fortement dosé en soude. Conséquence : la chaleur dégrade les acides gras, anéantit les insaponifiables et, pour éliminer le surplus de soude, plusieurs rinçages sont nécessaires. Rinçages qui extraient également la glycérine (elle est ensuite revendue à part car c'est bien plus rémunérateur...). Quelques additifs indèsirables, un peu de glycérine pétrochimique sont ensuite ajoutés comme cache-misères. Résultat : un produit décapant, asséchant et polluant qui a longtemps donné une mauvaise image au savon.
Avec un savon solide artisanal saponifié à froid, la réaction est lente, à température ambiante ou basse, et continue pendant au moins 4 semaines de séchage. C'est la condition pour conserver intacts acides gras, insaponifiables et, bien sûr, toute la glycérine. Certes, la famille des savons solides naturels artisanaux végétaux a aussi un clan saponifié à chaud : les célèbres savons solides de Marseille ou d'Alep. Chauffés lentement avec une composition bien plus riche en huile que les savons solides industriels, ils restent cependant moins riches en glycérine que les savons saponifiés à froid. Et moins riches tout court : un savon à froid peut jouer sur l'immense variété des huiles végétales, eux ne peuvent recourir qu'à celles qui résistent à la chaleur. Et in fine, sans AOC ou brevet, leur marché est majoritairement envahi de faux industriels, à base d'huile de palme, parfums et colorants synthétiques. Avec un savon saponifié à froid, c'est impossible : le procédé n'est pas industrialisable.
Vous reprendrez bien un peu de gras ?
Bref, peaux sèches et sensibles, bébés et enfants : les savons solides saponifiés à froid sont incontournables. Et hautement recommandables pour tous les autres. Encore plus lorsqu'ils sont surgras. Oui, le gras, on en redemande !
La saponification est une réaction totale : elle ne s'arrête qu'avec l'épuisement d'un composant. En jouant sur les proportions, on peut faire en sorte qu'à la fin du processus toute l'huile ne soit pas transformée en savon. On peut également ajouter des huiles non saponifiées vers la fin de la préparation. L'avantage ? Un savon solide encore plus doux, plus nourrissant, qui devient un véritable soin ! Pour vous assurer que votre savon solide est réellement surgras, vérifiez sa composition : en plus des huiles ou beurre sous forme saponifiée (appellation INCI avec sodium +terminaison en -ate), d'autres sont mentionnées sous leur nom habituel (nom de la plante en latin + oil).
Les possibilités sont aussi nombreuses que les huiles végétales, permettant de répondre aux besoins de tous les types ou états de peau. Le mieux ? Jouer sur les synergies avec un savon solide riche de nombreuses huiles et beurres végétaux de qualité. C'est le portait-robot de notre Soap Rise, composé de 24 huiles végétales bio première pression à froid et un macérât huileux : beurre de Karité, huiles d'Olive ou Amande Douce adoucissantes et nourrissantes, Coco apaisante et anti-dèshydratation, Macadamia et Avocat anti-sècheresse, Bourrache, Rose Musquée et Onagre antioxydants et revitalisants, Chanvre réparateur... Bien sûr, sans huile de palme et fabriqué traditionnellement à la main dans les Hautes-Alpes. Peaux sensibles, enfants, grossesse ou allaitement : notre Soap Rise bio sans parfum convient à tous. Pour les autres, il existe dans une version parfumé aux huiles essentielles d'agrumes, d'Encens, d'Ylang-ylang et Fleur d'oranger pour un subtil équilibre relaxant et dynamisant. Envie d'une douche - plaisir, sans parfums synthétiques ? Il est fait pour vous !
Utilisé tous les jours, sur toute notre peau, rejeté directement dans nos eaux : le choix de notre savon solide est loin d'être anodin. Eh oui, notre douche quotidienne n'est pas seulement une question d'hygiène. Avec un savon solide surgras naturel saponifié à froid, elle devient même un geste santé-beauté essentiel et un acte militant pour la planète !