Le parfum, ce produit aussi subjectif qu'incontournable fait partie des cadeaux indémodables des anniversaires et fêtes de fin d'année. Ils nous enivrent, nous subjuguent, nous attirent... mais sont-ils vraiment innocents ? Si leurs fragrances nous font rêver, au niveau de la composition ça sent plutôt mauvais…
Les parfums sont composés pour la grande majorité d'alcool auquel on ajoute des substances odorantes. Selon les concentrations, ils portent différentes appellations :
- - Eau de Cologne : 3 à 5 % de substances odorantes
- - Eau de toilette : 5 à 8 %
- - Eau de parfum : 8 à 10 %
- - Parfum : 15 à 30 %
Le véritable problème que posent les parfums se situe au niveau des fabricants. Si en cosmétique l'affichage de la liste des ingrédients est obligatoire (la fameuse liste "INCI"), c'est une autre histoire en parfumerie. Les fabricants n'ont pas l'obligation de révéler la composition de leur parfum, mais ce n'est certainement pas parce qu'il n'y a rien à dire : composés irritants, cancérigènes ou encore perturbateurs endocriniens constituent souvent des cocktails explosifs dans votre flacon...
Une enquête de l'observatoire de la qualité de l'air intérieur (publiée mi 2015)* a montré qu'environ 50% des foyers français sont pollués par des composés organiques semi-volatils. Parmi les coupables : détergents, produits d'entretien, et... parfums.
En 2005 déjà, Greenpeace avait fait analyser 36 eaux de toilette et parfums, montrant que les phtalates et muscs synthétiques étaient quasiment omniprésents. Les parfums contribuent donc à nous exposer un peu plus quotidiennement aux perturbateurs endocriniens. Vous faites peut-être partie de ces gens qui ne supportent pas les parfums et chez qui ces produits provoquent maux de tête, nausées, allergies, tâches... Cela n'est pas anodin. À vrai dire, vous avez même de la chance que votre corps vous envoie les signaux d'alertes. Afin de démêler le pourquoi du comment de ces réactions, voici quelques précisions sur ces substances qu'il vaut mieux éloigner de votre peau. Pour être sûr-e-s de les éviter, consultez notre liste des 13 perturbateurs endocriniens les plus fréquents en cosmétique.
Il y a tout d'abord les phtalates, reconnus comme dangereux par l'Union Européenne et quasi omniprésents dans les parfums. On le trouve également très souvent dans d'autres produits : couches, cuirs synthétiques, jouets, détergents, matériaux de construction... Ensuite viennent les muscs synthétiques, qui sont fortement suspectés d'être eux-aussi des perturbateurs endocriniens. Leurs appellations les plus courantes : galaxolide et tonalide.
Nous sommes en droit de nous interroger sachant cela : pourquoi ces substances dangereuses sont-elles toujours utilisées en parfumerie ?
Les phtalates ont comme action principale de fixer le parfum, mais aussi de rendre l'alcool qui le contient imbuvable. Interdits par le Règlement Cosmétique Européen, on pense à tord ne pas avoir à se soucier d'eux. En réalité, seulement certains phtalates sont interdits, comme le dibutyl phtalate et le diethylhexyl phtalate. Le diéthyl phtalate est quant à lui autorisé car considéré comme moins toxique. Moins toxique à l'extérieur du corps uniquement, car à l'intérieur il se transforme en molécule qui, chez l'homme, est notamment associée à des effets engendrant la féminisation du jeune garçon. En effet, les phtalates réduisent drastiquement la production de la testostérone. Il y a donc de quoi se poser de vraies questions sur cette réglementation... Une étude de 2011 (Sanchez-Prado et al.2011) a montré que les parfums et eaux de cologne vendus dans le commerce ne respectent pas tous la réglementation européenne relative à la présence de phtalates.